FOR GOD, KING & COUNTRY : Une campagne Guerre Civile Anglaise

La Guerre civile anglaise est mal connue du grand public en France, ce qui peut paraître étonnant lorsque l'on songe à l'anglophobie qui peut parfois y régner et que l'on réalise que c'est un conflit où ne périssent que des Anglais. En fait, y meurent aussi de nombreux Gallois, Écossais et Irlandais, au point que cette appellation de "Guerre Civile Anglaise" fait aujourd'hui débat dans l'historiographie qui parle également de "Guerres civiles" au pluriel, car elles se superposent et se succèdent. 

Ce conflit nait de l'opposition entre un roi, Charles Ier Stuart et son Parlement et a pour cadre général la mutation des États au XVIIe siècle, un phénomène qui touche une grande partie de l'Europe et va donner naissance, de ce côté ci de la Manche, à une monarchie absolue et, de l'autre, à une monarchie parlementaire (et même, un temps, à une république). C'est une guerre civile avec toutes ses dimensions : une guerre sociale, une guerre religieuse, une guerre entre les régions et interne aux régions. Elle a durablement marqué l'histoire de la Grande-Bretagne et était l'objet des attentions particulières d'un des pères du wargame, l'historien et officier britannique Peter Young, qui enseigna l'histoire (et les wargames) à l'académie royale militaire de Sandhurst.

Voilà quelques années que nous avons fait notre première partie de wargame sur la règle For King & Parliament de Simon Miller, une règle simple et efficace, qui utilise un système  d'activation des unités avec des cartes, qui reproduit assez bien le manque de contrôle des généraux de ce conflit sur les batailles, qui voient s'affronter nombre d'unités inexpérimentées (autant que les officiers qui les commandent. Mais les batailles n'ont à notre avis de sens réel et de profondeur tactique que lorsqu'on les replace dans un cadre opérationnel. Voilà pourquoi il nous est apparu qu'il fallait lancer une campagne. Le système était tout trouvé : voilà plus de vingt ans que Burce McFarlane, du Canadian wargamer's Group, a publié un livret tout en un dont il a le secret sur ce conflit avec une description des évènements, des uniformes, des batailles et une règle de jeu ainsi qu'un système de campagne simple et efficace. Chaque tour de campagne représente une saison, (printemps, été, automne), l'hiver permettant de lever des troupes et de vérifier si la partie n'est pas terminée. Sur une carte de la Grande-Bretagne découpée en grandes régions où se trouvent les principales villes du pays, les armées se déplacent et, si elles se rejoignent, peuvent se livrer bataille. 

 

Chaque camp dispose de deux points d'opération qui peuvent être distribués entre ses différentes armées et permettent de se déplacer d'une région à une autre ou d'une ville à une région. Théo et Antoine jouent les Royalistes, le premier sa Majesté le roi Charles, le second, Sir DeNantes, Lieutenant-Général des armées royales, tandis que les Têtes rondes sont jouées par Valentin et Quentin, qui ne disposent au départ que d'une seule armée.

Au printemps 1642, lorsque le roi lève l'étendard royal et décide de marcher vers le sud, la situation est la suivante:

L'armée du roi est à York et celle du duc de Newcastle dans la ville du même nom. Le Northumberland, le Cumberland, les Midlands et le Pays de Galles sont acquis à la cause royale (en blanc). Le sud est majoritairement parlementaire à l'exception de la ville d'Oxford, deuxième plus grande ville du royaume. Essex, qui commande les armées parlementaires, est à Gloucester (en rouge).

Le roi choisit, sur les conseils de son Lieutenant-Général, de quitter York, traverser le Yorkshire sans se préoccuper de Hull, aux mains des Parlementaires et de se rendre dans les Midlands pour y rassurer ses partisans.

Les Parlementaires, quant à eux, quittent la ville de Gloucester, contournent Oxford et se rendent dans le Hampshire pour le rallier à la cause du Parlement.

 

A la fin du printemps, la situation est la suivante. Les Royalistes ont deux options: assiéger Hull avec l'armée de Newcastle ou entrer en Oxfordshire pour libérer Oxford et assiéger Gloucester. Les Parlementaires sont quant à eux tributaires du prochain mouvement royaliste...