En 2017, comme nous vous le conterons bientôt, nous avons mené à son terme une campagne ayant pour cadre celle de 1757 en Bohème, opposant les armées prussiennes et autrichiennes. Valentin et Jean jouaient Prussien, Théo et Daniel, Autrichien. La campagne a été menée tambour battant, surtout du côté des Prussiens qui, il est vrai, avaient l'initiative. Seules deux grandes batailles ont lieu, mais chacune a une grande importance et surtout : un sens.
Car c'est bien tout le problème de la bataille, cet "évènement par décret" décrit par Hervé Drévillon: en acceptant que la terre soit momentanément rectangulaire et plate, comme le plan de 90% des batailles que l'on peut trouver dans des manuels, on perd de vue l'ensemble, les raisons de l'affrontement. Durant la période moderne, les sièges sont plus nombreux que les batailles comme le rappelait le comte d'Orrey, qui avait combattu durant la guerre civile anglaise: "Nous nous battons davantage comme des renards que comme des lions et l'on compte vingt sièges pour une bataille"
Voilà pourquoi il nous est apparu important de quitter le cadre de la seule bataille pour lui donner un enjeu différent en la replaçant dans un cadre plus général. Cette campagne de la Guerre Civile Anglaise est, reconnaissons-le, bien davantage un outil pour générer des batailles qu'une simulation fine des enjeux du conflit, ce qui constituerait un jeu en soi. Comme historiquement, les chances des royalistes sont assez mines car le Parlement contrôle des régions plus riches et dispose donc de davantage de ressources. Voilà d'ailleurs pourquoi lors de la première année, dans notre campagne, le camp royaliste a tenté de foncer vers Londres, ce qui constitue, en cas de succès, sa meilleure chance de victoire par KO.
Et voilà pourquoi la bataille qui s'annonce promet d'être passionnante. La victoire et la défaite auront un impact sur la poursuite des opérations. La bataille ne va pas décider de la suite de la campagne: la campagne a provoqué cette bataille, qui en est un prolongement, une péripétie. le choix de s'obstiner ou de jeter l'éponge aura des raisons tactiques mais également des raisons de long terme: dans une bataille sans suite, on peut se permettre d'user son armée jusqu'aux limites du supportable. mais lorsque rien ne dit que la campagne ne va pas se poursuivre, on se montre plus réticent à employer toutes ses réserves. je crois que c'est le jeu avec enjeu, dans des campagnes, qui m'a permis de comprendre pourquoi il est si difficile de parler de bataille décisive. Car il y a toujours plus à perdre que la bataille elle-même et c'est ce qui explique que l'on ne s'y lance pas totalement. bataille décisive, guerre totale, deux vues de l'esprit?
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